Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
"C'est ça la France!"
Publicité
"C'est ça la France!"
Archives
"C'est ça la France!"
23 avril 2009

Les Beurs

Aujourd’hui on vous propose un sujet toujours actuel, un problème toujours présent dans la société française: celui des conflits raciaux et le problème des Beurs.

Commençons peut-être par l’explication du mot BEUR – il provient du jargon verlan dans lequel on change l’ordre des lettres ou les syllabes d'un mot. Dans ce cas l'expression « Beur » représente tout simplement le mot « Arabe ». Mais à préciser, elle désigne les descendants des émigrés des pays du Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie), installés en France. Elle ne porte pas en soi de connotations péjoratives. Les Beurs sont donc des immigrés de la seconde, troisième génération, nés en France des parents maghrébins.

Il faut tenir en compte que le terme « Beur » n’apparaît que dans les années 80 et pour vous faire savoir pourquoi, on voudrait présenter un peu le côté historique de ce problème.

Par son histoire d’ancienne puissance coloniale, le phénomène d’immigration existait en France depuis  longtemps. Apres la Deuxième Guerre mondiale, jusqu'à la fin des années 60, s’intensifie l’immigration en provenance du Maghreb et des anciennes colonies françaises d’Afrique. En fait les pouvoirs publics favorisaient cette immigration qui constituait une solution à la baisse de natalité et satisfaisait la besoin française de main d’œuvre dans les domaines qui permettaient la reconstruction de la France et le réveil économique. Mais la crise économique des années 70 a mis fin a cette période poussant l’Etat à mettre en place un contrôle des flux migratoires. La loi renforce les conditions d’entrée sur le territoire français et facilite l’expulsion des immigrés clandestins. Mais  dans les années 80 surgit cette nouvelle population des enfants des immigrés nés déjà en France : les Beurs qui sont à la recherche d’identité.

Réfléchissons maintenant, quels sont en fait les problèmes des Beurs. En bref, il s’agit des problèmes d’intégration dans la société française. Beaucoup des Beurs ont des difficultés de trouver leur vraie identité: d'une part les enfants arabes sont éduqués de la manière française et ainsi ils font connaissance de la culture française, ils l'adoptent déjà très tôt et sont en voie de devenir des vrais Français. D'autre part leurs parents veulent leur transmettre la culture et le mode de vie arabe. Les Beurs quelquefois ne savent pas alors s'ils sont des Français ou des Maghrébins. En France ils sont souvent considérés comme des Arabes, par ex. à l'école, mais dans leur pays d'origine ils sont considérés comme des Français.

La situation des filles Beurettes, comme on les appelle, est même plus difficile, parce qu’elles découvrent l’esprit critique et le féminisme à l’école, tandis qu’à la maison elles sont traitées violemment, elles doivent se soumettre à des règles très sévères. Pour elles l’école, avoir un copain français, constituent souvent la manière de se libérer. En fait, selon les enquêtes, la plupart des Beurs se sent plutôt comme des Français, ils ne sont pas tellement proches du mode de vie de leurs parents. C'est pourquoi ils veulent être considérés comme Français et n’en sont pas très différents, dans leur manière de penser.

Deuxièmement, l’Etat, qui autrefois encourageait tellement l’immigration, a abandonne cette politique et présente l’attitude ambiguë et indécise à l’égard des Beurs, parce que d’une part ils sont considérés citoyens avec des mêmes obligations que les Français, comme les impôts, mais de l’autre ils sont souvent marginalisés et subissent de nombreux problèmes économiques et sociaux (surtout le chômage mais aussi des contrôles de police abusifs et la soumission aux peines plus sévères qu’en général) causés en fait par l’existence du racisme, peut-être récemment un peu dissimulé. Tout cela les peut mener à la frustration, sans doute. De l’autre côté, certaines groupes des Français, comme des anciens ouvriers en chômage, souffrant le sentiment de déclassement, ont l’image de pauvres Arabes qui touchent des allocations pour pouvoir ne pas travailler, ou ils les culpabilisent de leurs échecs à eux et les accusent du vol de postes de travail, tandis que les immigres occupent souvent des emplois que les Français ne veulent pas accepter. Les immigres sont souvent voisins des Français touchés de divers problèmes sociales car ils étaient logés dans des foyers sociaux, les fameux HLM subventionnés par l’Etat. Tout cela entraîne l’intensification du racisme.

Dans les débuts des années 80 les actes et crimes racistes se multipliaient, le racisme que les  jeunes Beurs subissaient n’a rien à voir avec le racisme qui existe aujourd’hui. La violence envers eux prédominait à l’époque et les Beurs étaient très mécontents de leur situation et de leur place dans la société. Afin de faire remarquer leurs problèmes, en 1983, ils ont lancé « la Marche pour l'égalité » et protestaient contre le racisme et la discrimination. Ils n’ont pas réussi à satisfaire leurs revendications mais ils ont attiré l’attention sur la réalité des discriminations. « Marche pour l'égalité » a pourtant donné une impulsion à « un grand mouvement antiraciste ». Les premiers succès dans la lutte pour l'assimilation des Maghrébins, des Beurs, c’était la fondation de l'organisation S.O.S. – racisme et aussi Ni putes ni soumises – un mouvement féministe français dénonçant les violences faites aux femmes des banlieues.

Pourtant, la suite des années 80 et 90 apportait les tentatives de régularisation massive d’immigrés en situation illégale du côté de gouvernements successifs; on a propose de nouveau une aide à la réinsertion des travailleurs étrangers dans leur pays d’origine et les expulsions d’étrangers en situation irrégulière, dits sans-papiers, ont eu lieu. Le sort des Beurs servait même dans des campagnes électorales…

L’attitude raciste éclate de nouveau surtout après les attentats terroristes de 2001 aux Etats Unis qui ont bouleversé tout le monde, suscitant une certaine peur des Arabes, aussi chez les Français. Les hommes politiques xénophobes du Front National rencontrent ainsi de plus en plus d’appui dans la société française. Très souvent on généralise et utilise le mot Beur pour faire référence à tous les Musulmans. Un événement notamment emblématique et le plus récent, très étroitement lié à ce contexte, ce sont bien sur les émeutes de 2005 dans les banlieues françaises dont le facteur déclencheur indirect n’était que la discrimination a l’égard des immigrés
.

À suivre... 

Pour aller plus loin:

LA BEURGEOSIE - site d’information et de discussion sur les sujets liés à l’immigration en France issue de l’Afrique du nord

RADIO BEUR FM

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité